Lise B. L. Goulet - Démarche artistique par Lise B. L. Goulet
Lise B. L. Goulet – démarche artistique
Le motif récurrent dans mon œuvre est abstrait, sinueux, texturé et de couleur azure.
Dans Les Grands Bleus, le travail de céramique rappelle mes origines de graveure (eau-forte) où le tracé et le sillon en creux sont mis en évidence principalement par estampillage. Les objets fusionnent un travail sur tour (poterie) et sur table (plaque) où céramique fonctionnelle et objet d’art se « tiraillent » la vedette. L’objet utilitaire est de facture plutôt sculpturale : le pot se transforme, il passe du pot au cache-pot et laisse entrevoir une autre intention.
Le travail de poterie et de plaque présentent des motifs dont la ligne, la texture et la couleur rappellent les bas-fonds marins là où nagent une grande variété de poissons, se balance au gré des courants une flore multicolore et où vivent des coraux fabuleux. Mon travail rappelle aussi les marais où nichent les oiseaux, croassent les grenouilles et bruissent les plantes. Bien que « silencieux » mes pots et cache-pots sont symboles mnémoniques de ces sons, couleurs et formes. Voici les grands thèmes qui ont été explorés depuis une vingtaine d'années :
Infinité, Formes organiques, Tout un plat de glaise!, Mer-Terre-Mère
" Dans des marais inconnus des dieux " thème inspiré d'une chanson de Claude Léveillée intitulée La légende du cheval blanc
Grande de mystères
Les Grands Bleus / Great Big Blues (projet d'exposition itinérant en collaboration avec l'artiste peintre Nathalie Frenière
Et tout dernièrement, je m'intéresse au phénomène des Bassins versants (Watersheds).
Par ailleurs, l’argile est mémoire vive. De fait elle « enregistre », lorsque humide, toutes les pressions de doigts, tous les gestes qu’ils soient faits à l’aide d’outils, qu’ils soient le produit d’une technique rigoureuse ou du trait intuitif. Ce lien qui existe entre le matériau et la personne qui le façonne, m’intrigue car tous deux viennent de la terre. Ils témoignent, chacun à leur façon, de présences et d’activités. Et leur vitalité dépend, entre autres, mais largement de l’eau. Pour preuve, l’humain n’est-il pas lui-même constitué à 71% d’eau et l’argile n’est-elle pas malléable grâce à l’eau? L’eau à la fois, est source de vie et sustente la forme.
Par extension l’eau est mémoire-vive du passé, du présent et du futur de l’existence sur terre. Dès lors une question d’ordre vital se pose : le sur-usage et la maltraitance de l’humain à son égard dans le temps auront-ils éventuellement raison de cette existence et de cette génitrice?
Un souhait : Que cette mémoire de nous continue à se fusionner avec elle, la planète bleue.
Une mission : Que l’humain soutienne l’éternelle permutation de vie H2O, permutation à la base des grands bleus d’eau, de glace et de vapeur.